Mortiers

Considérant la technique et le matériau, ces peintures / objets coïncident avec les carreaux de ciment d’anciennes habitations. C’est une lecture ornithologique urbaine, avec des prises de vue de la taille d’un enfant.

 

Ici, les oiseaux deviennent de petites marques colorées, des compositions dynamiques, indépendantes et poétiques. Le mortier qui forme la structure de la ville révèle que les oiseaux agissent comme s’ils ne faisaient qu’un avec le matériau. L’instant pris dans sa gangue.

Il y a maintenant deux ans Julien Descossy nous avait présenté une collection expérimentale de carreaux ciment dans lesquels il faisait évoluer des myriades d’oiseaux. Les formats ont aujourd’hui changé et la matière plastique entre dans les compositions colorées de ses carreaux en mortier, mais le travail qu’il nous présente actuellement est pour l’essentiel pictural.

Julien se penche sur ce qui fait l’ordinaire d’une vie, prenant comme sujet les simples objets du quotidien, comme ses outils de travail dont il soigne la disposition.

L’exposition de Julien Descossy nous offre le luxe rare d’un ralentissement contemplatif dans la course de nos existences.

Tout comme ces points que l’on relie pour former un dessin, chaque œuvre qui constitue l’exposition est un passage vers une histoire commune.

Par le biais du jeu et notamment d’un petit avion en papier, on se fraye un passage vers la fragilité et la chaleur d’une enfance méditerranéenne.

C’est simplement un effort qui tend au beau et trouve son style dans sa quête de la vie.

 

Samira Cambie
Texte pour l’exposition « Avions de papier » 2019